Source : La voix de la Russie & Romandie 18/10/12
L'Union européenne a reconduit lundi pour un an ses sanctions contre le Bélarus, disant rester vivement préoccupée par le non-respect des droits de l'Homme, de la démocratie et de l'Etat de droit
dans ce pays dirigé d'une main de fer par Alexandre Loukachenko.
Etant donné que les prisonniers politiques n'ont pas tous été libérés et qu'aucun prisonnier libéré n'a été réhabilité, et eu égard à l'absence d'amélioration de la situation de la démocratie
dans le pays, les ministres européens des Affaires étrangères ont décidé de prolonger d'un an les gels d'avoirs et les interdictions de visa en vigueur contre 243 membres du régime lors d'une
réunion à Luxembourg.
Les gels d'avoirs de 32 sociétés commerciales sont également prolongés pour douze mois supplémentaires.
Ils sont accusés de violations graves des droits de l'Homme ou de la répression exercée à l'égard de la société civile et de l'opposition démocratique, ou de profiter du régime de M. Loukachenko
ou de le soutenir.
Un embargo sur les armes et le matériel répressif est en outre en vigueur depuis juin 2011.
Le ministère bélarusse des Affaires étrangères a dénoncé cette décision de l'Union européenne, en estimant qu'une telle politique de l'UE n'est pas compatible avec les relations d'un bon
voisinage.
La partie bélarusse ne cèdera pas aux pressions, a déclaré le porte-parole de la diplomatie bélarusse, Andreï Savinykh.
Minsk appelle l'Union européenne à renoncer à la pratique de sanctions et à faire à son tour des efforts visant à rétablir l'atmosphère de confiance mutuelle, a-t-il indiqué, en ajoutant
que le Bélarus était intéressé à un dialogue constructif et respectueux avec l'UE.
L'Union européenne avait regretté que les élections organisées fin septembre aient été une occasion manquée de conduire des élections respectueuses des normes internationales.
Réactions à Minsk
En riposte au prolongement des sanctions de l'UE contre la Biélorussie jusqu’au 31 octobre 2013, le président Alexandre Loukachenko a déclaré que désormais son pays laisserait passer en Europe les dizaines de milliers de migrants arrêtés auparavant aux postes frontières de la Biélorussie avec leurs bagages dont l'intégrité n'est pas toujours évidente.
« Nous n'avons pas d'argent, et si les Européens ne nous payent pas, nous cesseront d'assurer la protection des frontières. Ils comprendront alors ce qu’est la Biélorussie », a déclaré jeudi Loukachenko.
Les informations selon lesquelles Loukachenko pourrait utiliser les migrants clandestins pour exercer un chantage contre l’Europe ont été immédiatement relayées par les médias occidentaux. Le quotidien italien La Stampa est même allé jusqu’à affirmer que le dirigeant biélorusse était prêt à employer une nouvelle arme contre l’Europe