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28 mars 2017 2 28 /03 /mars /2017 21:22

Source : Arte TV 28/03/17

Le Bélarus est une ancienne république soviétique et elle en a gardé les méthodes. Le président Alexandre Loukachenko, qui tient le pays d'une main de fer, tente d'étouffer la contestation sociale qui grandit depuis un mois.

Samedi, au moins sept cents personnes, parmi lesquelles des journalistes biélorusses et étrangers, ont été violemment arrêtées par la police et les forces anti-émeute à Minsk lors d'une manifestation. Les autorités s'en sont également prises à des ONG de défense des droits de l'homme comme Viasna. Il s'agit de la plus forte vague de répression en Biélorussie depuis des annéées.

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26 mars 2017 7 26 /03 /mars /2017 10:08
La répréssion se durcit en BiélorussieLa répréssion se durcit en Biélorussie

Source : Le Point 25/03/17

La police de cette ex-république de l'URSS a effectué samedi près de 1 000 arrestations samedi, dont des observateurs étrangers, à l'occasion d'une manifestation de l'opposition.

 

La répression du mouvement d'une rare ampleur qui défie depuis plusieurs semaines le président biélorusse Alexandre Loukachenko s'est encore durcie samedi avec l'interpellation de centaines de manifestants à Minsk lors d'une journée de mobilisation de l'opposition. Les forces de l'ordre ont arrêté plusieurs dizaines de personnes, en frappant certaines, au moment où elles tentaient de se rassembler sur une place de la capitale de l'ex-république soviétique, placée sous haute surveillance policière. Empêchées de s'y rendre, un millier de personnes ont alors marché en direction du centre-ville, scandant "Honte !", avant d'être dispersées et pour nombre d'entre elles emmenées par les policiers.

"Près de 1 000" interpellations ont eu lieu dans la journée, a déclaré le directeur de l'organisation de défense des droits de l'Homme Viasna Ales Beliatski. Il était cependant difficile de déterminer le nombre exact d'arrestations, faute d'informations de la part de la police et dans la mesure où des dizaines de membres de Viasna, organisation qui les comptabilise d'habitude, ont eux-même été arrêtés le temps de la manifestation.

Taxe sur les chômeurs

Le président Loukachenko, qui dirige la Biélorussie sans partage depuis 23 ans, est confronté depuis plusieurs semaines à un mouvement sans précédent depuis plusieurs années après l'introduction d'une nouvelle taxe visant les chômeurs. Après s'être montré ouvert au compromis, il a haussé le ton cette semaine, dénonçant la préparation de "provocations armées" depuis l'étranger. Des dizaines d'arrestations ont eu lieu durant les jours précédant la manifestation de samedi, interdite, tranchant avec la détente observée depuis un an et demi sur fond de rapprochement avec les Occidentaux.

Avant même le début du rassemblement, la police antiémeute a fait irruption dans les locaux de Viasna. Selon l'organisation, "il y a eu 57 arrestations, y compris des observateurs étrangers", relâchés après la dispersion de la manifestation. "On nous a mis sur le sol, ils ont pris quelques téléphones", puis "ils nous ont mis dans un minibus et dans une salle de sport", a raconté Masha Chichtchenkova, membre franco-bélarusse de l'ONG Front Line Defenders, après avoir été relâchée. Selon cette activiste, il y a eu "sans doute plusieurs centaines" d'interpellations, ce qui constitue une répression sans précédent depuis celle contre les manifestations suivant la présidentielle de 2010. Se disant témoin d'"usage excessif de la force", Amnesty International a réclamé la libération "immédiate et inconditionnelle" de toutes les personnes interpellées.

Manifestations en province

L'opposant et poète Vladimir Nekliaïev a lui été interpellé de son côté à la frontière de Pologne, d'où il venait en train pour s'exprimer au rassemblement de Minsk. "Il est détenu à Brest", ville du sud-ouest de la Biélorussie, a indiqué sa femme Olga Nekliaïeva. Plusieurs journalistes ont été arrêtés à Minsk et à Gomel (sud-est), selon l'Association des journalistes biélorusses. Une équipe de la chaîne d'opposition Belsat, basée en Pologne, a vu sa caméra cassée.

Minsk avait été placée sous haute sécurité avec des policiers patrouillant avec des armes automatiques, ce qui n'était plus arrivé depuis des années. Les médias d'Etat gardaient eux le silence samedi soir sur les événements de la journée. Plusieurs milliers de personnes ont participé ces dernières semaines à des manifestations, y compris, fait très rare, dans des villes de province. Ils protestent contre l'introduction d'une taxe sur les "parasites" visant ceux qui travaillent moins de six mois par an.

L'initiative a choqué une partie des 9,5 millions d'habitants de ce pays qui vient de subir deux ans d'une lourde crise économique, due aux difficultés du partenaire russe et marquée par une chute du pouvoir d'achat. Plusieurs dizaines de manifestants, dont des journalistes et des chefs de l'opposition, ont été jugés après ces rassemblements et condamnés à des peines allant de la simple amende à 15 jours de prison. Ces évènements interviennent sur fond de dégel avec les Occidentaux. Alors que les relations avec Moscou, son allié traditionnel, se tendaient sur fond de crise ukrainienne, le président Loukachenko a libéré plusieurs opposants emprisonnés lors de la répression de manifestations suivant sa réélection en 2010. L'Union européenne a en réponse suspendu les sanctions le visant.

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26 mars 2017 7 26 /03 /mars /2017 09:59

Source : Euronews 25/03/17

La police anti-émeute a arrêté plusieurs centaines de personnes à Minsk, la capitale du Bélarus, où le président Alexandre Loukachenko est confronté à un vaste mouvement de mécontentement depuis plusieurs semaines. 

Les manifestants réclamaient démission d’Alexandre Loukachenko et l’annulation d’une taxe visant les chômeurs qui travaillent moins de six mois par an.

Alexandre Loukachenko est au pouvoir depuis 23 ans et il avait prévenu que les forces de l’ordre s’occuperaient des “provocateurs”. Il avait également accusé des manifestants de préparer des “provocations armées” fomentées depuis l‘étranger. 

Plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtées avant même la manifestation. 

La police anti-émeute a notamment fait irruption dans les locaux de l’organisation de défense des droits de l’homme Viasna où une cinquantaine de personnes a été interpellée. 

L’ex-candidat à la présidentielle Vladimir Nekliaïev a également été arrêté alors qu’il tentait de se rendre à Minsk pour participer à la manifestation.

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28 février 2016 7 28 /02 /février /2016 11:24
Des soldats français, après l'attaque aérienne du lycée Descartes où ils avaient établi leur campement, à Bouaké, le 10 novembre 2004.

Des soldats français, après l'attaque aérienne du lycée Descartes où ils avaient établi leur campement, à Bouaké, le 10 novembre 2004.

Source : Le Monde 24/02/16

 

Trois anciens ministres de Jacques Chirac ont agi délibérément pour soustraire à la justice des mercenaires biélorusses soupçonnés d’être responsables de la mort de neuf soldats français et d’un humanitaire américain, en novembre 2004, dans le bombardement d’un camp de l’armée française à Bouaké, en Côte d’Ivoire. C’est à cette conclusion qu’est parvenue la juge d’instruction, Sabine Kheris, chargée de l’enquête depuis 2012.
 

Dans une ordonnance rendue le 2 février, dont des extraits ont été cités le 23 février par Le Canard enchaîné et le site Médiapart, la magistrate demande le renvoi devant la Cour de justice de la République (CJR) de Dominique de Villepin (à l'époque ministre de l'intérieur), de Michèle Alliot-Marie (défense) et de Michel Barnier (affaires étrangères), tous trois accusés d'avoir entravé l'action de la justice française. Ces hauts responsables politiques risquent jusqu'à trois ans de prison et 45 000 euros d'amende.

Lire aussi : Bombardement de Bouaké : trois anciens ministres français visés par l'enquête de la juge

« Il est apparu tout au long du dossier que tout avait été orchestré afin qu'il ne soit pas possible d'arrêter, d'interroger ou de juger les auteurs biélorusses du bombardement », résume la juge dans cette ordonnance que Le Monde Afrique a pu consulter en intégralité. Elle rappelle que les pilotes avaient été dûment « repérés, filmés, identifiés, surveillés… » avant le raid meurtrier par les services de renseignement français, qui n'ignoraient rien de leurs agissements.

En novembre 2004, après plus de deux ans de crise, le régime de Laurent Gbagbo avait décidé de passer à l'offensive contre les rebelles qui contrôlaient la moitié nord du pays, recrutant des équipages biélorusses pour mener des raids sur les positions ennemies. Déployée en tant que force d'interposition et chargée par l'Organisation des Nations unies de faire respecter le cessez-le-feu, l'armée française reçut l'ordre de Paris de ne pas bouger.

Mais ce 6 novembre 2004, ce sont les Français qui sont visés à Bouaké, vers 13 h 30, par l'un des deux Soukhoï SU-25 pilotés par des mercenaires biélorusses assistés de copilotes ivoiriens. Convaincu du caractère délibéré de ce bombardement Paris riposte aussitôt en détruisant l'ensemble de la flotte militaire de l'armée de Laurent Gbagbo. Fous de rage, les partisans du président ivoirien s'attaquent en représailles aux ressortissants français à Abidjan, pendant que militaires français et ivoiriens s'affrontent les armes à la main. Au total, plusieurs milliers de Français sont évacués en catastrophe du pays.

Riposte miliaire immédiate, mais inertie judiciaire totale. Curieusement, alors que le président Chirac rendit un hommage solennel aux soldats français tués dans la cour d'honneur des Invalides, en présence des plus hauts responsables de l'Etat, les autorités firent tout ce qui était en leur pouvoir pour ne pas avoir à traduire en justice les principaux suspects dans cette affaire. Pourquoi ?

Lire aussi : Pourquoi faut-il quatre ans pour juger Laurent Gbagbo ?

Si la quasi-guerre à laquelle se livrèrent le camp Gbagbo et les militaires français durant plusieurs jours peut être invoquée pour expliquerla fuite au milieu du chaos des pilotes et techniciens biélorusses – une quinzaine de personnes au total –, cet argument ne tient plus dès lors que les autorités du Togo interceptent à la frontière de leur pays huit Biélorusses voyageant dans un minibus en provenance de Côte d'Ivoire, via le Ghana, dix jours après le bombardement de Bouaké. Convaincus que cet aréopage est impliqué d'une manière ou d'une autre dans les événements sanglants de Côte d'Ivoire, les Togolais photocopient les pièces d'identité des suspects et les communiquent aux autorités françaises, par le truchement des représentants des services de coopération policière (intérieur) et la DGSE (défense) présents à Lomé.

 

« Une concertation à un haut niveau de l’Etat »

 

Mais quelques heures plus tard, à la grande stupéfaction des autorités togolaises, la réponse de Paris tombe : « La décision de ne rien faire concernant les pilotes arrêtés au Togo a été prise à l'identique par le ministère de l'intérieur, le ministère de la défense et le ministère des affaires étrangères », note aujourd'hui la juge Kheris, qui ajoute : « Ce qui permet de penser à l'existence d'une concertation à un haut niveau de l'Etat et non au fait que des services subalternes ou techniques aient géré la situation. » Les mercenaires sont finalement relâchés, et s'évanouissent aussitôt dans la nature. Malgré des mandats d'arrêt finalement délivrés quelques mois plus tard par la justice française, ils courent toujours.

Auditionnés durant l'instruction ouverte au début de 2005 à Paris pour « assassinats et tentative d'assassinats », Dominique de Villepin a plaidé l'ignorance, tandis que Michèle Alliot-Marie se défaussait sur ses conseillers. L'ex-ministre de l'intérieur, pourtant très au fait des affaires ivoiriennes depuis son passage au Quai d'Orsay (2002-2004), affirme alors ne pas avoir été prévenu par ses services, qui auraient jugé l'affaire togolaise mineure. Son ex-collègue de la défense explique, quant à elle, avoir été dissuadée par son cabinet de saisir la justice en l'absence de « base légale ». Entendu dans le cadre de l'instruction, l'un de ses anciens conseillers juridiques, David Sénat, a assuré depuis n'avoir même pas été consulté à ce sujet.

Visiblement excédée par ces lignes de défense peu crédibles, la juge Kheris rappelle dans son ordonnance du 2 février que « Mme Alliot-Marie est docteur en droit et titulaire du certificat d'aptitude à la profession d'avocat » et que « M. Villepin est avocat, licencié en droit et énarque ». « Il était possible de dénoncer les faits en urgence au procureur de la République ou de l'aviser de la présence de ces pilotes au Togo, ajoute la magistrate. Un magistrat instructeur aurait été saisi en urgence et aurait délivré des mandats d'arrêt internationaux qui auraient permis d'appréhender en toute légalité ces pilotes. »

Et de conclure son ordonnance en ces termes lapidaires : « Les plus hautes autorités du ministère de l'intérieur, de la défense et des affaires étrangères avaient été prévenues de l'implication de certains des Biélorusses arrêtés au Togo dans l'assassinat de militaires français » et « en donnant l'ordre de ne rien faire, en ne prévenant pas le procureur de la République, elles savaient que ces pilotes seraient remis en liberté et échapperaient à la justice. »

 

Pourquoi ?

 

Pourquoi ? Si la volonté délibérée de ne pas faire justice est désormais établie, le mystère reste entier sur les raisons qui ont motivé une décision qui hante les familles des victimes. Me Jean Balan, l'avocat de plusieurs de ces familles, évoque une « manipulation franco-française » qui aurait mal tourné. Selon lui, l'équipage ivoiro-biélorusse du Soukhoï, manipulé par Paris, devait bombarder un bâtiment vide du camp français à Bouaké, fournissant ainsi le prétexte tant attendu par la France pour châtier le président Gbagbo et en finir avec une crise qui n'avait que trop durer. Un scénario qui, pour l'heure, reste à étayer dans le dossier d'instruction.

Autre hypothèse plausible : Paris a voulu éviter un procès qui aurait mis en lumière les turpitudes de sa gestion de la crise dans son ex-colonie. Enlisée en Côte d'Ivoire, vilipendée par toutes les parties au conflit, la France a sciemment laissé le président Gbagbo violer le cessez-le-feu dont elle était pourtant la garante, aux côtés d'une force de l'ONU sur place. Une inertie en forme de pari : soit l'offensive de Gbagbo était couronnée de succès, et le sort des rebelles en était jeté ; soit le président ivoirien perdait la partie et probablement le pouvoir à Abidjan, au profit par exemple d'un haut responsable militaire ivoirien très proche de la France.

En outre, un éventuel procès des mercenaires biélorusses à Paris aurait révélé au grand jour le rôle trouble d'un marchand d'armes français alors installé au Togo, Robert Montoya. C'est cet ancien gendarme de l'Elysée (sous François Mitterrand) qui, via le Togo, a acheminé en Côte d'Ivoire les avions et équipages des Soukhoï depuis la Biélorussie. Les services français pouvaient-ils ignorer ses agissements ? Difficile à avaler.

En définitive, les plus hautes autorités de l'Etat français ont peut-être voulu s'épargner cette cruelle vérité : neuf soldats français ont été tués et 38 autres blessés (dont certains très grièvement), sous les yeux de leurs camarades restés l'arme au pied, par un avion fourni par un intermédiaire français, avec l'assentiment tacite de Paris. Mais plus de onze ans après les faits, la justice française entend bien demanderdes comptes aux plus hauts responsables politiques aux commandes à l'époque.

 

Article précédent sur le même sujet 

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28 février 2016 7 28 /02 /février /2016 11:12

Source : Le Figaro 16/02/16

 

Un homme de 32 ans a été condamné à mort ce mardi pour le meurtre de trois personnes par la justice biélorusse, deuxième condamnation à la peine capitale depuis début 2016, annoncée au lendemain de la levée des sanctions européennes contre le pays.

L'accusé, dont le nom n'a pas été révélé à la presse, a été condamné à la peine de mort par un tribunal de Minsk qui l'a reconnu coupable de cinq chefs d'accusation dont l'assassinat de trois personnes, a annoncé Ioulia Liaskova, porte-parole de la Cour suprême biélorusse. Ces crimes ont été "commis avec une cruauté particulière", a-t-elle précisé.

Cette condamnation intervient alors que l'Union européenne (UE) a décidé lundi de lever les sanctions qu'elle avait décrétées ces dernières années contre 170 personnalités biélorusses, dont le président Alexandre Loukachenko, pour l'encourager à faire davantage sur les droits de l'Homme.

La Biélorussie, ex-république soviétique dirigée d'une main de fer depuis plus de 20 ans par Alexandre Loukachenko, est le seul pays européen qui applique encore la peine de mort.
Plus de 400 personnes ont été condamnées à la peine capitale dans ce pays depuis le début des années 1990, selon les estimations de défenseurs des droits de l'Homme.

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17 janvier 2015 6 17 /01 /janvier /2015 15:51
RSF dénonce l’alarmante mise au pas d’Internet par les autorités bélarusses

Source : Reporters sans frontières 24/12/14

 

 

Plusieurs sites indépendants sont bloqués au Bélarus depuis le 19 décembre 2014. Dans le même temps, des amendements à la loi sur les médias, prévoyant un contrôle strict par les autorités des informations échangées, notamment sur Internet, ont été ratifiés le 20 décembre par le président Alexandre Loukachenko, juste après une adoption en catimini par le Parlement.

Alors que la marge laissée à la liberté de l’information était déjà très faible au Bélarus, elle s’est encore réduite de manière drastique face à la volonté des autorités de contrôler les informations circulant sur Internet. De nouveaux amendements à la loi sur les médias, renforçant notamment le contrôle du ministère de l’Information sur Internet, ont été adoptés en catimini par le Parlement les 17 et 18 décembre 2014 avant d’être ratifiés par le président bélarusse Alexandre Loukachenko le 20 décembre. Pendant ce temps, et dans un contexte économique tendu, plusieurs sites d’informations indépendants ont été bloqués les 19 et 20 décembre.

Blocage de la majorité des sites d’information indépendants bélarusses

Alors que le 19 décembre 2014, le gouvernement a mis en place une série de mesures pour contrer la très forte dévaluation du rouble bélarusse en instaurant notamment une taxe "temporaire" de 30 % sur l’achat de devises étrangères et en interdisant l’augmentation des prix, la ministre de l’Information Lilya Ananitch a demandé le même jour aux médias bélarusses d’adopter la ligne officielle pour couvrir l’actualité économique du pays. Peu après cette annonce, la majorité des sites indépendants ont été bloqués.

Ce blocage massif des sites sans explication du pouvoir ni décision de justice est à la fois illégal et illégitime, dénonce Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l’Est et Asie centrale de Reporters sans frontières. Ce n’est pas en censurant le débat public que la situation économique s’améliorera et que le risque de panique populaire disparaîtra. Bien au contraire. Nous appelons dés lors les autorités à répondre de leurs actes. L’accessibilité de ces sites, plus nécessaires que jamais aux citoyens en situation de crise, doit être rétablie sans délai.

Le 19 décembre, les sites d’information indépendants charter97.org, belaruspartisan.org et gazetaby.com ont été bloqués par Beltelekom, l’opérateur national de télécommunications appartenant à l’Etat, qui contrôle la bande passante. Cependant, ce dernier a nié toute implication et a invoqué une attaque DDoS.

Le lendemain, outre UDF.BY, zautra.by, et 21.by, les trois sites de l’agence d’information BelaPAN, belapan.by, belapan.com et naviny.by ont été également bloqués, en raison de leurs articles critiques envers la politique économique du gouvernement. Le 21 décembre, leur hébergeur privé hoster.by a changé leurs adresses IP afin de contourner le blocage, mais en début d’après-midi, ces nouvelles adresses étaient à leur tour bloquées. Ales Lipaï, le directeur de BelaPan a dénoncé cet acte de censure et a envoyé aux autorités plusieurs lettres, restées pour l’instant sans réponse, pour obtenir des explications. Selon lui, un tel blocage ne peut avoir eu lieu que sur ordre du pouvoir. Alors que les trois sites de l’agence sont toujours bloqués, belapan.com et naviny.by ont à nouveau contourné le blocage et repris leur activité le 22 décembre.

Treize sites d’achat en ligne sont également bloqués depuis le 20 décembre pour avoir indiqué leur prix dans une devise autre que le rouble bélarusse.

La légalisation de la cybercensure

Dans un tel contexte de cybercensure, le président bélarusse Alexandre Loukachenko a ratifié, le 20 décembre 2014, les amendements à la loi sur les médias prévoyant un contrôle accru des autorités sur les informations échangées au Bélarus, et notamment sur Internet. Ils entreront en vigueur le 1er janvier 2015.

Adoptés en catimini en première et deuxième lecture le 17 décembre 2014 par la Chambre basse du Parlement bélarusse, puis votés par la Chambre haute le lendemain, ils vont à l’encontre des attentes de tous les professionnels des médias qui réclamaient, entre autres, l’octroi d’un statut légal aux journalistes freelance et la simplification des procédures d’enregistrement et d’accréditation des médias.

Ce nouveau texte de loi fournit aux autorités les instruments nécessaires pour bloquer désormais de manière systématique les sites d’information et les blogs qui pourraient les gêner, s’indigne Virginie Dangles, adjointe à la direction des programmes de RSF. C’est une véritable déclaration de guerre qui est faite à Internet et à la liberté qu’elle offre aux cinq millions d’internautes bélarusses, sans que la société bélarusse n’ait eu la possibilité d’en débattre.

Alors que le projet de loi, publié seulement après son adoption par le Parlement, le 19 décembre 2014, n’apporte pas les précisions nécessaires quant aux modalités de son application, Andreï Bastounets, le président adjoint de l’association des journalistes bélarusses (BAJ), partenaire de RSF, dénonce une procédure d’adoption à la hâte qui vise à éviter un débat public.

Selon la nouvelle loi sur les médias, les sites d’informations, les blogs et autres ressources Internet diffusant des informations seront désormais assimilés aux médias traditionnels, sans obligation d’enregistrement, et seront à ce titre placés sous la surveillance du ministère de l’Information. Ce dernier pourra ainsi adresser des avertissements officiels à tous les sites accessibles sur le territoire bélarusse publiant des contenus informatifs jugés illégaux, et à obliger les sites en question à les retirer et à publier les corrections demandées dans les 24 heures qui suivent la réception de l’avertissement. Le ministère pourra également restreindre l’accès aux sites ayant reçu deux avertissements, ou plus, en moins d’un an. La liste des informations jugées illégales a été étendue par la même occasion : outre les informations “en faveur de la guerre, de l’extrémisme, ou à caractère pornographique, violent, cruel”, sont désormais jugées illégales également celles “pouvant porter préjudice aux intérêts de la nation Bélarusse”.

La loi prévoit également la création de deux registres pour les “distributeurs” d’informations écrites, et audiovisuelles, y compris les propriétaires de ressources Internet publiant ou relayant des informations. Ces derniers devront adresser une requête au ministère de l’Information afin d’être inclus dans les registres. Sans enregistrement, ces “distributeurs” ne pourront pas exister légalement. En outre, ceux qui auront pu être inscrits et qui auront reçu deux avertissements en moins d’un an seront rayés de ce registre et perdront leur droit de “distributeur” d’information. Les distributeurs de contenus audiovisuels, y compris sur Internet, devront également informer le ministère de toute modification de leur programme de diffusion deux jours à l’avance.

Toujours dans l’optique de "protéger le Bélarus et ses citoyens d’informations contraires à leurs intérêts” selon les mots de la ministre de l’Information, les nouvelles dispositions prévoient également que la part des actions détenues par des étrangers dans les médias sera réduite de 30 à 20% afin de préserver le pays “des influences étrangères destructives”.

Peu avant le blocage de Charter97, le 19 décembre, Natalia Radzina, rédactrice en chef du site, confiait à Reporters sans frontières : “La loi sur les médias-Internet est directement dirigé contre Charter97, le site indépendant bélarusse le plus populaire (...).” Charter97 était inaccessible dans tous les lieux publics depuis 2011. Le 4 décembre, le ministre des Affaires intérieures Igor Chounevitch avait fait part de sa volonté de bloquer tous les sites ayant un accès restreint au nom de la lutte contre le narcotrafic.

Le Bélarus occupe la 157e place sur 180 dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2014 établi par Reporters sans frontières.

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17 janvier 2015 6 17 /01 /janvier /2015 15:42

Source : ActuaLitté 08/02/14

 

Ihar Lohvinau, libraire et éditeur, sous le coup de l'injustice

Ihar Lohvinau est propriétaire en Biélorussie d'une maison d'édition et d'une libraire. Il fait actuellement face à des poursuites engagées par le ministère de l'information, pour la mise en vente de livres, au prétexte qu'ils n'ont pas été enregistrés. En trame de fonds, les ouvrages évoquent des brutalités policières, sujet particulièrement sensible.

 

Le procès pourrait aboutir à une lourde amende et la fermeture de l'établissement, que l'International Publishers Association (IPA) décrit comme « une plaque tournante vitale pour la fragile communauté littéraire du pays ». C'est que depuis 2000, l'éditeur biélorusse, avec Lohvinau Publishing House, dispose de 700 titres en catalogues, de littérature, d'histoire, de politique et d'art.

En face, la Biélorussie n'incarne pas vraiment un modèle de démocratie et les opposants au président Alexandre Loukachenko n'ont pas voix au chapitre. Suite à sa réélection, avec presque 80 % des voix, l'homme a vu le suffrage de décembre 2010 très contesté, mais a répondu par des emprisonnements. D'autres dérives autoritaires lui sont reprochées, et, si l'Occident dénonce régulièrement ses malveillances, la Russie lui a apporté un plein et entier soutien.

Ihar Lohvinau avait reçu de l'IPA le prix de la liberté d'édition en 2014, mais depuis octobre 2013, le procès qu'il subit lui a retiré son permis de publier des livres. Il aurait contrevenu aux règles accordant des licences de publication, un comportement pointé par l'IPA comme « une tentative politique pour étouffer un créateur courageux et faire taire la voix de la liberté et d'ouverture d'esprit en Biélorussie ».

Sa fille Alexandra avait reçu le prix à sa place, et promis de « continuer à publier des travaux importants, tout en opérant dans la dernière dictature d'Europe », assurait l'IPA.

Pourtant, la procédure a quelque chose de kafkaïen, dans ses méthodes bureaucratiques. Le libraire-éditeur a en effet déposé une demande d'enregistrement auprès de l'État à huit reprises, mais toutes ont été rejetées pour des prétextes assez creux. Mieux : dans le registre de la censure biélorusse, on note qu'un des livres de l'éditeur, paru en 2011, fait l'objet d'une condamnation ferme. Il présente différentes photos de manifestants opposés au président, et victime d'une répression policière forte. Le livre fut saisi, et le ministère de l'information mène la vie dure à l'éditeur.

En s'appuyant sur la législation qui condamne toute parution de documents qualifiés d'extrémistes, le gouvernement est donc parvenu à interdire l'ouvrage, et l'activité de l'éditeur. Ihar a lancé des requêtes, et déposé plainte pour regagner sa licence d'éditeur, mais en vain. Il a par la suite déménagé son entreprise en Lituanie, mais s'est de nouveau heurté aux autorités biélorusses, après un audit inattendu.

Aujourd'hui, le procès dans lequel il est engagé, et qui se poursuivra ce 9 janvier, démontre le harcèlement dont est victime l'éditeur. Il risque une amende d'un milliard de roubles, mais, comme le note l'IPA, « Ihar Lohvinau a juré de continuer à se publier des ouvrages importants en biélorusse, comme il se bat pour son propre droit et pour la liberté d'expression ».

Le PEN, centre international regroupant des auteurs de tous pays, a appelé les ministres biélorusses à se saisir de cette affaire pour démontrer que le pays est bien entré dans une période de liberté. Cet octroi de licences pour la publication de livres doit être révisé, car elle représente « une menace pour le développement littéraire ». Cette dernière contraint en effet les éditeurs à s'inscrire auprès du ministère de l'Information.

 

Ihar Lohvinau

Ihar Lohvinau

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13 décembre 2014 6 13 /12 /décembre /2014 17:27

Source : Reporters sans Frontières 10/12/14

 

 

Alexandre Alessine remis en liberté conditionnelle : RSF demande le respect de son droit à un procès équitable et ouvert

Alexandre Alessine a été placé en liberté conditionnelle, le 10 décembre 2014, sous condition de ne pas quitter Minsk, la capitale, et de se présenter aux interrogatoires. Le chef d’inculpation de “haute trahison” a été abandonné, mais le journaliste reste accusé de “collaboration avec les services de renseignement d’un gouvernement étranger”. Reporters sans frontières demande à nouveau le respect de son droit à un procès impartial et ouvert.

Alexandre Alessine est resté près de deux semaines au secret avant que le Comité de sécurité de l’Etat (KGB) reconnaisse sa détention, le 8 décembre.

 

 

Article précédent sur le même sujet

 

 

 

 

Alexandre Alessine a été placé en liberté conditionnelle

Alexandre Alessine a été placé en liberté conditionnelle

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10 décembre 2014 3 10 /12 /décembre /2014 15:48

Source : Reporters Sans Frontières 09/12/14

 

 

 

Le Comité de sécurité de l’Etat (KGB) bélarusse a confirmé le 8 décembre à la famille d‘Alexandre Alessine qu’il détenait le journaliste. Accusé d’espionnage, il risque jusqu’à 15 ans de prison. Reporters sans frontières demande la libération immédiate du journaliste et le respect de son droit à un procès équitable et ouvert.

 

Le Comité de sécurité de l’Etat bélarusse a déclaré le 8 décembre 2014 aux enfants d’Alexandre Alessine que le journaliste était détenu depuis le 25 novembre. D’après le KGB, il est mis en examen dans une affaire d’espionnage pour “haute trahison” et “collaboration avec les services spéciaux des organes de sécurité ou des services de renseignement d’un gouvernement étranger”, respectivement sur la base des articles 356 et 356-1 du code pénal bélarusse.

Bien qu’accusé secondaire, le journaliste risque de sept à quinze ans d’emprisonnement. L’accusé principal de cette affaire serait un diplomate étranger avec qui Alexandre Alessine prenait un café au moment de son enlèvement. L’avocat commis d’office a demandé à ce que le journaliste, qui a des problèmes cardiaques, bénéficie d’une liberté conditionnelle pour des raisons de santé. Reporters sans frontières demande également que le procès ne se tienne pas à huis clos, contrairement à une pratique récurrente lorsque des journalistes sont accusés d’espionnage.

05.12.2014 - Où est le journaliste bélarusse Alexandre Alessine ?

Reporters sans frontières s’inquiète pour le journaliste bélarusse Alexandre Alessine, expert des questions de défense, porté disparu depuis le 28 novembre 2014. Des sources officieuses indiquent qu’il aurait été arrêté pour “espionnage” par le Comité de sécurité de l’État.

Journaliste bélarusse, expert des questions économiques et spécialisé dans le domaine militaire, Alexandre Alessine est porté disparu depuis plusieurs jours. Selon des informations recueillies par le site d’opposition Charter97.org, il aurait été enlevé le 28 novembre dans un café du centre de Minsk par le Comité de sécurité de l’État (KGB) et accusé d’espionnage. Charter97.org rapporte également que si certains hommes politiques ont confirmé officieusement, sans donner plus de détails, l’implication du KGB, ce dernier n’a pas souhaité faire de déclaration officielle à ce jour.

Nous sommes profondément inquiets par le silence qui entoure la disparition d’Alexandre Alessine, déclare Lucie Morillon, directrice des programmes de Reporters sans frontières. Nous appelons les autorités bélarusses, en particulier le KGB, à communiquer dans les plus brefs délais sur leur implication éventuelle dans cette disparition, et sur les possibles accusations d’espionnage qui pèseraient sur le journaliste”.

La rédacteur-en-chef du quotidien Belorussy i Rynok, pour lequel travaille depuis près de vingt ans Alexandre Alessine, a mentionné le 4 décembre 2014 que ce dernier n’était pas venu aux bureaux de la rédaction depuis le 28 novembre, mais il s’est abstenu de faire d’autres commentaires. Selon d’autres sources, le journaliste ne serait plus joignable depuis sa disparition : son téléphone est désormais éteint. L’Association des journalistes bélarusses (BAJ), organisation partenaire de Reporters sans frontières et lauréat du prix Sakharov en 2004, ainsi que le Centre des droits humains Viasna, ont également exprimé leur vive inquiétude pour le journaliste et publié un appel pour que les autorités communiquent sur son lieu de détention.

Alexandre Alessine collabore également avec l’agence d’information BelaPAN et les sites naviny.by et Nacha Niva. Expert économique et militaire, il est réputé pour son professionnalisme et la qualité de son travail.

La disparition du journaliste intervient alors que deux citoyens lituaniens sont accusés d’espionnage au profit du Bélarus. Les sites d’information Charter97 et Nacha Niva estiment qu’Alexandre Alessine pourrait être utilisé par les autorités bélarusses en représailles. Le 3 décembre 2014, un citoyen lituanien a été accusé par le Parquet général d’avoir transmis aux services secrets bélarusses des informations sur "les forces armées". Près d’un mois plus tôt, le 10 novembre, un autre ressortissant lituanien, ancien employé d’une société de services aériens, avait été mis en examen pour avoir transmis à Minsk des informations sur les infrastructures lituaniennes sensibles, y compris militaires.

La crise ukrainienne exacerbe les tensions entre la Lituanie et le Bélarus. Si le président bélarusse Alexandre Loukachenko a critiqué l’annexion de la Crimée par la Russie, il a accepté d’accueillir sur son sol une base aérienne russe en 2015, tandis que les trois pays baltes ont obtenu un renforcement de la présence de l’OTAN dans la région.

Le Bélarus occupe la 157e place sur 180 dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2014 établi par Reporters sans frontières.

Alexandre Alessine journaliste biélorusse disparu serait aux mains du KGB

Alexandre Alessine journaliste biélorusse disparu serait aux mains du KGB

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27 septembre 2014 6 27 /09 /septembre /2014 14:25

Source : Reporters sans frontières 26/09/14

 

 

Les autorités bélaruses continuent de museler la presse indépendante en brandissant des obligations d’accréditation pour les journalistes travaillant avec des médias à l’étranger. Ces derniers sont également dans le viseur de Minsk.

 

Le 25 septembre 2014, Marina Malchava a été condamné à payer une amende de 357 euros par le juge de la ville de Babruisk, dans la région de Moguil. Le reportage de la journaliste sur l’ONG soutenant les enfants atteints par le cancer a été diffusé sur Belsat TV, une chaîne critique, basée en Pologne. Sa condamnation s’inscrit dans la vague de répressions, de plus en plus sévèrement. qui frappe les journalistes. Trois autres journalistes, Aleksandr Dzianisov, Andreï Malieshka et Alec Zaleouski, se sont vu infliger une amende pour leur coopération avec Belsat TV faute de ne pas avoir l’accréditation nécessaire, accordée par le gouvernement. Viktor Porfionenko, journaliste de la Radio Racyja, basée en Pologne, s’est fait, quant à lui, refuser son accréditation pour la septième fois le 24 septembre 2014.

Outre les amendes et les refus d’accréditation, d’autres méthodes sont mises en places par les autorités pour empêcher les journalistes de travailler pour les médias indépendants à l’étranger. Le 24 septembre 2014, l’appartement d’Ales Bourakov et celui de ses parents, situés dans la ville de Moguilev (Est), ont été perquisitionnés. La police a saisi les ordinateurs, les tours d’ordinateurs et des clés USB saisis. Selon les autorités, le journaliste aurait soumis des contributions à la Deutsche Welle sans l’accréditation. Ales Bourakov a déposé une plainte contre l’intervention de la police auprès du ministère des Affaires étrangères, du procureur et du comité exécutif de la région de Moguil. Il demande la poursuite des responsables de la perquisition la jugeant injustifiée, et la garantie que le matériel recueilli par les policiers n’aura pas de force juridique et ne pourra pas servir d’appui pour sa propre inculpation par la suite.

Ces journalistes se font accuser de violation de l’article 22.9 du code d’infraction civile relatif à “la création et la dissémination illégale de production médiatique”. Or, la problématique de l’accrédiation ne rélève en aucun cas de l’article 22.9. « Faire le rapprochement entre l’illégale création et diffusion de l’information (art.22.9) et le travail des journalistes sans accréditation, relève d’utilisation abusive de cet article par les autorités bélarusses, » note l’Association bélarusses des journalistes.

Dunja Mijatovich, la représentante de l’OSCE pour la liberté des médias, en visite au Belarus entre le 15 et 17 septembre 2014, a exigé l’abolition de l’accréditation obligatoire pour les journalistes, argumentant que la liberté de la presse en serait renforcée.

Le gouvernement bélarus étouffe systématiquement les quelques voix critiques restant dans le pays. Aujourd’hui, il se lance dans une attaque contre les médias à l’étranger et contre les journalistes obligés de publier dans les médias étrangers sans accréditation, faute d’en avoir reçu une officiellement. La stratégie de ce régime est évidente : créer les conditions pour que le journalisme indépendant disparaisse de lui-même”, s’indigne Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l’Est et Asie centrale de Reporters sans frontières.

Les autorités bélarusses s’en prennent également directement à des médias basés à l’étranger, notamment à la chaîne télévision Belsat TV, basée en Pologne.

Le 4 septembre 2014, la chaîne bélarusse Belsat TV, basée en Pologne, s’est fait accuser d’utiliser un nom déjà existant, celui de BELSATplus, par cette compagnie de vente de câbles et d’autres matériels audiovisuels. La cour n’a pas donné raison au plaignant, faute de preuve. Créée en 2003 sous le nom de “Hi-Tech Market”, cette compagnie a soudainement changé de nom pour BELSATplus en 2006, un mois après la création de la chaîne télévision Belsat TV en Pologne qui a pour vocation de traiter de l’actualité au Belarus, en Europe et dans le reste du monde de manière indépendante. Belsat TV a demandé à plusieurs reprises l’enregistrement de sa section locale à Minsk, une requête systèmatiquement réfusée par le gouvernement bélarus.

Le Bélarus occupe la 157e place sur 179 dans le Classement mondial 2014 de la liberté de la presse, établi par Reporters sans frontières

journaliste en Biélorussie, un métier à part...

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