Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
28 septembre 2012 5 28 /09 /septembre /2012 19:27
Source : Courrier International 28/09/12
 
Pendant que certains opposants au régime du président Alexandre Loukachenko quittent la prison après avoir purgé leur peine, les conditions d'incarcération de détention des détenus se durcissent. C'est notament le cas du défenseur des droits de l'homme Ales Bialiatski, condamné à 4,5 ans de colonie punitive, qui a passé son 50ème anniversaire, le 25 septembre, dans un isolement total, informe la radio publique polonaise [Polskie Radio] citant l'organisation biélorusse Platforma.

"Depuis son incarcération, il a déjà écopé de trois peines administratives. Selon les autorités carcérales, il 'viole malicieusement les règles de la prison'", précise Polskie Radio. Bialiatski a été condamné pour "fraude fiscale" et ce sont la Pologne et la Lituanie qui ont fourni aux autorités biélorusses les détails de ses comptes bancaires à l'étrangers par lequels transitaient des aides occidentales pour les opposants biélorusses privés de travail ou en prison. Vinius et Varsovie se sont ensuite excusés...

Siarhieï Kovalenko se trouve parmi les opposants libérés récemment, se réjouit le quotidien polonais Rzeczpospolita. Condamné en décembre 2011 à 25 ans de camp pour avoir accroché le dreapeau historique de la Biélorussie - interdit par le régime - sur un arbre de Noël, il a été grâcié par le président, après avoir mené une longue grève de la faim. Mais, selon l'opposition biélorusse, précise le journal, la libération de certains opposants peut faire partie d'un marché avec l'Occident. La Biélorussie, économiquement dépendante de la Russie aurait un besoin urgent de crédits.
Partager cet article
Repost0
24 septembre 2012 1 24 /09 /septembre /2012 22:41
Source : Arte 24/09/12
   
Au Belarus, le parlement est aux ordres du régime Loukachenko. Opposants et voix critiques n'y ont pas leur place. Comment parler d'élections libres dans ces conditions. Relever les irrégularités et le manque de transparence, informer les électeurs, c'est la mission que s'est fixée l'ONG Viasna. 300 observateurs volontaires sont déployés dans les bureaux de vote à travers tout le pays. Leur tâche n'est pas facile, l'ONG qui dérange a été dissoute en 2003 et déclarée illégale. Malgré cette interdiction, Viasna -printemps en français- poursuit courageusement son travail sur le terrain. Mascha Rode a accompagné l'un de ces volontaires. Reportage.
Partager cet article
Repost0
22 septembre 2012 6 22 /09 /septembre /2012 19:24

Source : Regard sur l'Est Par Horia-Victor Lefter 19/09/12

 

 

Entre 1999 et 2000, quatre personnalités montantes de l’opposition bélarusse ont mystérieusement disparu: Youri Zakharenka, Viktar Hantchar, Anatol Krasouski et Dzmiter Zavadski. A l’occasion de la 29ème Journée Internationale des Personnes Disparues le 30 août dernier, des manifestations leur ont été dédiées, notamment devant l’ambassade du Bélarus à La Haye. Une cérémonie a également eu lieu le 16 septembre à Eindhoven, ville néerlandaise jumelée avec Minsk, comme chaque année depuis 2008, quand quatre arbres avaient été plantés en leur mémoire.

Le 16 septembre 1999 en effet l’ancien président de la Commission Électorale Centrale V. Hantchar disparaissait, tout comme son ami l’homme d’affaires A. Krasouski, quelques mois après avoir organisé un scrutin présidentiel non officiel à la date où aurait dû légalement se terminer le premier mandat d’Aliaksandr Loukachenka. Le régime bélarusse est également soupçonné d’être impliqué dans la disparition, le 7 mai 1999, de l’ancien ministre de l’Intérieur et l’un des leaders du Parti Civique Uni, Youri Zakharenka, ainsi que celle, le 7 juillet 2000, du cameraman Dzmiter Zavadski.

Les enquêtes sur ces disparitions n’ont abouti à aucun résultat satisfaisant. Les proches des victimes, par le biais d’ONG et d’organisations internationales de défense des droits de l’Homme, dénoncent l’inertie des autorités. En 2004, sur la base du rapport Pourgourides, l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) a adopté une résolution leur demandant des comptes. Suite au procès intenté en 2008 par la famille Krasouski et une résolution adoptée en avril par le Conseil directeur de l’Union interparlementaire (IUP –une organisation fondée en 1889 à Genève et dont est membre le Bélarus) concernant le cas de M. Hantchar, en mars dernier le Comité des droits humains de l’ONU a enfoncé le clou. A toutes ces demandes d’éclaircissements le Bélarus, qui n’a pas signé la Convention internationale sur la Protection des personnes contre les disparitions forcées (2010), n’a répondu que de manière formelle, s’abstenant de faire la lumière sur les auteurs et motifs de ces enlèvements que l’on soupçonne d’avoir abouti à des exécutions.

Pourtant, des preuves ont été réunies qui incriminent l’entourage du Président. Le pistolet utilisé pour exécuter les condamnés à mort au Bélarus aurait été emprunté deux fois sur ordre du Ministre de l’Intérieur à des périodes correspondants aux dates de disparitions de Zakharenka, Hantchar et Krasouski. D’autre part, la surveillance par le KGB dont Hantchar et Krasouski faisaient l’objet a été suspendue quelques heures avant leur disparition. A cela s’ajoute, en plus du témoignage de 2001 d’un ancien bourreau du KGB sur les pratiques du régime de Loukachenka, ceux d’autres membres du KGB relayés par leur blog kinksoat en mars dernier. Ainsi semble-t-il que le lieu d’exécution ait été une base militaire près de Biahoml, au nord du pays.

Dans sa résolution d’avril 2012, l’UIP demande au Procureur général bélarusse de vérifier les allégations avancées par le documentaire sur A. Loukachenka Krëstny Batka [Le parrain] diffusé en 2010 en Russie par NTV (voir à ce sujet cet article). Elle souligne aussi l’inertie du Parlement bélarusse, qui justement se prépare à des élections le 23 septembre prochain, à voir élucider les affaires de «disparus».

Partager cet article
Repost0
19 septembre 2012 3 19 /09 /septembre /2012 19:00

Source : Le Quotidien du peuple 19/09/12

 

Les deux principaux partis d'opposition biélorusses ont retiré leurs candidats aux élections législatives prévues ce week-end, en justifiant cette décision par la détention de prisonniers politiques et la fraude électorale.
La commission électorale biélorusse a confirmé mardi que le Parti civique uni et le Front national biélorusse ont retiré les noms de leurs candidats.

Lundi, le leader du Parti civique uni, Anatoly Lebedko, a déclaré que son parti se présenterait aux législatives à moins que si ce vote anticipé ne soit annulé et que les prisonniers politiques ne soient libérés.
Selon la présidente de la Commission électorale centrale, Lidia Yermoshina, le fait que les deux partis n'ont pas informé à temps les commissions électorales régionales va causer des problèmes techniques.

Partager cet article
Repost0
10 septembre 2012 1 10 /09 /septembre /2012 18:14

Source : euractiv.fr 07/09/12

 

 

L’opposant historique au dernier dictateur d’Europe s’est vu refuser le droit de se présenter aux élections législatives biélorusses. Face aux difficultés financières, il craint que son pays ne tombe dans l’escarcelle russe.

 

La Cour suprême biélorusse a rejeté, mercredi 5 septembre, le recours d’Alaksandar Milinkievič, l'un des principaux chefs de l’opposition démocratique au régime d’Aleksandr Lukashenko, au pouvoir depuis 1994.

Le lauréat du prix Sakharov 2006 du Parlement européen contestait la décision de la commission électorale qui avait invalidé sa candidature aux élections législatives du 23 septembre prochain.

 

La décision de la Cour suprême vous a-t-elle surpris ?

Il ne faut pas se tromper, ces élections ne sont en rien libres. Aleksander Lukashenko considère que la démocratie n’est pas pour les Biélorusses. Ici, ce n’est pas la règle de droit qui règne mais les intérêts politiques de quelques uns. Les membres des commissions électorales sont nommés par le pouvoir en place.

 

70095080-lukashenko-and-putin-with-ballot-boxes.jpgSi le système est verrouillé, pourquoi y participer ?

Je considère qu’il n’est pas suffisant de démontrer que Lukashenko n’est pas un démocrate et de protester. Tout le monde le sait. Nous devons aussi prouver aux citoyens qu’en tant qu’opposition nous sommes des gens capables. En participant, nous leur montrons qu’une alternative crédible existe alors qu’aujourd’hui beaucoup de Biélorusses ne croient plus en personne, que ce soit le pouvoir ou l'opposition.

Ainsi, même écarté des élections, je vais continuer à soutenir la cinquantaine de candidats de notre mouvement.

 

Pensez-vous avoir la moindre chance de décrocher un des 150 sièges du Parlement alors que le scrutin va une nouvelle fois être truqué ?

Nos chances sont très faibles mais à chaque élection nous arrivons à rassembler entre 25 et 30% des électeurs. Dans le même temps, le soutien réel à Lukashenko s’amenuise, surtout à Minsk. Selon notre propre étude, il ne serait que de 17%.

Le pire ennemi du régime, c’est la situation économique du pays [ndla : qui ne cesse de se dégrader, des prêts à la Russie et la Chine ont du être contractés ces dernières années et l’inflation est gallopante]. Le modèle biélorusse repose sur un Etat très centralisé, qui contrôle 70% d'une économie qui ne fonctionnerait pas sans aide extérieure. Aucune modernisation n’a été effectuée depuis la chute de l’URSS. Le rêve de recréer le modèle chinois en Biélorussie a échoué.

Pour maintenir son pouvoir, le régime se cherche des ennemis à l’intérieur, comme l’opposition, mais aussi à l’extérieur, en particulier en façonnant un complot de l’Occident pour prendre le contrôle du pays.

 

A la veille du scrutin, la pression s’accentue-t-elle sur l’opposition ?

De mon point de vue, pas directement. Je peux faire ce que je veux, mais comme vous le savez, je ne peux pas me présenter aux élections. Nous ne disposons que d’un accès très limité aux médias. Notre atout, c’est Internet. Le taux de connexion de la population est très élevé, à un niveau similaire à celui l’Italie ou la Pologne, et il est très difficile - et très couteux - pour le gouvernement de maintenir une censure efficace.

 

L’opposition a pris une ampleur sans précédent cet hiver en Russie, au Moyen-Orient les évènements se sont enchaînés depuis un an et demi. Un changement brusque pourrait-il survenir en Biélorussie ?

Je ne suis pas partisan d’une révolution, je préfèrerai une évolution. Des troubles affaibliraient le pays. Mais si la crise économique se poursuit, un jour les gens descendront peut-être dans la rue. Et ce jour là, l’opposition devra être prête.

 

L’Union européenne a décidé de sanctions contre de nombreux responsables. Pensez-vous qu’elle devrait aller plus loin ?

Les sanctions ciblées et ponctuelles sont une bonne chose mais je suis contre lorsqu’elles sont plus larges car, dans ce cas, elles touchent les gens, pas le pouvoir, qui peut au contraire s’en servir pour se justifier.

A l’inverse, nous avons besoin de la part de l’UE d’un plus grand accès aux visas Schengen pour que les Biélorusses puissent voyager et s’ouvrir à l’Europe. Il faut que la Biélorussie s'européanise. Aujourd’hui, 70% de ses habitants ne visiteront jamais un autre pays européen. Une des raisons est le coût du visas (65 euros), deux fois plus élevé que pour les Russes ou les Ukrainiens.

 

A l’inverse, Alexander Lukashenko ne cherche-t-il pas à s’attirer les faveurs du président russe Vladimir Poutine ?

Il est fort probable qu’après les élections, le régime libère les prisonniers politiques demandés par l’UE pour tenter un rapprochement avec Bruxelles après des mois de tensions. Le pouvoir a besoin de l’UE pour moderniser le pays, même si, pour le moment, les crédits viennent effectivement de Russie.

Lukashenko craint une trop grande influence du Kremlin sur l’économie qui pourrait amener au remplacement de la rouble biélorusse par la rouble russe, ce qui signifierait la fin de notre indépendance. Les projets de Vladimir Poutine de créer une Union eurasiatique vont dans ce sens.

 

Partager cet article
Repost0
7 septembre 2012 5 07 /09 /septembre /2012 18:25

Source : Reporters sans frontières 03/09/12

 

 

A l’approche des élections législatives, prévues pour le 23 septembre 2012, les autorités ne relâchent pas la pression sur les journalistes indépendants et les milieux proches de l’opposition.

“Fidèles à leur habitude, les autorités ‘préparent’ les élections par une répression tous azimuts. Le harcèlement judiciaire auquel font face journalistes et internautes critiques du régime n’a qu’un objectif : les maintenir sous pression et les intimider en plaçant une épée de Damoclès en permanence au-dessus de leurs têtes. L’appel au boycott des élections, lancé par certaines personnalités de l’opposition, a rejoint la longue liste des sujets tabous : quiconque le relaie, comme les groupes d’opposition sur les réseaux sociaux, est immédiatement sanctionné. Dans un tel paysage médiatique, il est hélas illusoire de parler d’élections libres”, a déclaré Reporters sans frontières.

 

L’organisation de défense des droits de l’homme Viasna a rapporté, le 31 août, que l’opérateur de téléphonie mobile BelCel avait bloqué l’accès aux sites d’information Charter97 et BelPartizan, proches de l’opposition. Malgré un pluralisme de façade, la Commission électorale centrale a censuré de nombreux discours électoraux à la télévision publique, notamment ceux du Parti civil uni, comprenant des appels au boycott ainsi que des références à la situation des prisonniers politiques ou à la grave crise socio-économique que traverse le pays. Peu de candidats se sont montrés prêts à participer à des débats télévisés, présentés comme une importante innovation de cette campagne électorale. L’Association des journalistes bélarusses (BAJ), partenaire de Reporters sans frontières, présentera demain, 4 septembre 2012, les résultats préliminaires du monitoring de la campagne électorale mené par l’organisation du 20 au 31 août.

Le 30 août 2012, le KGB a interpellé au moins quatre modérateurs présumés de deux groupes du réseau social russe VKontakte favorables à l’opposition et dénommés “Nous en avons assez de ce Loukachenko” et “Seulement SHOS”. Les agents du KGB les ont interrogés, et dans certains cas frappés, pour obtenir les mots de passe des deux groupes. Leurs appartements ont été fouillés et leurs ordinateurs portables confisqués. Un cinquième activiste, Syarhei Biaspalau, est parvenu à s’enfuir et a annoncé le lendemain qu’il se trouvait à l’étranger.

Le 31 août 2012, Pavel Yeutsikhiyeu, l’un des modérateurs du groupe “Nous en avons assez de ce Loukachenko”, a été condamné à cinq jours de prison pour “perturbation de l’ordre public”, par le tribunal du district Kastrychnitski de Minsk. Il avait été arrêté chez lui puis interrogé en présence de sa mère. Andrey Tkachou, administrateur du groupe “Seulement SHOS”, a lui été condamné à sept jours de prison en vertu des mêmes charges.

Raman Pratasevich, âgé de 17 ans, a été relâché, les mineurs ne pouvant être condamnés au civil selon la loi bélarusse. Aleh Shramuk, interpellé à Vitebsk (nord-est du pays), a lui aussi été remis en liberté, tard dans la nuit, après un long interrogatoire concernant ses activités en ligne.

Les autorités bélarusses ont réussi à pirater les deux groupes de discussion, qui totalisent 52 000 membres, et ainsi obtenir le nom de leurs modérateurs et administrateurs présumés. Une grande partie des contenus de ces groupes ont été supprimés, tout comme cela avait été le cas pour le groupe “Révolution à travers les réseaux sociaux” en 2011.

Remis en liberté conditionnelle le 30 juin 2012, le journaliste Andreï Pachobut fait toujours l’objet d’une enquête pour “diffamation envers le Président de la République”. Une commission spéciale a même été formée au sein du Bureau d’enquête de la région de Hrodna (Ouest) pour suivre ce dossier. Son porte-parole, Syarhey Sharshnevich, a annoncé le 29 août que les investigations étaient prolongées jusqu’au 21 septembre.

Condamné l’an dernier à trois ans de prison avec sursis sur un chef d’inculpation similaire, le correspondant du journal polonais Gazeta Wyborcza risque aujourd’hui jusqu’à cinq ans de privation de liberté.

Le jeune blogueur Anton Surapin, remis en liberté le 17 août 2012 après un mois d’emprisonnement arbitraire, est toujours assigné à résidence. Il reste poursuivi pour complicité de “franchissement illégal de la frontière”.

Partager cet article
Repost0
4 septembre 2012 2 04 /09 /septembre /2012 19:55

Source : Courrier International   Gazeta Wyborcza

 

Boycotter les  élections législatives du 23 septembre ? Une partie de l'opposition le souhaite. Mais pas Alexandre Milinkevitch : dans une interview accordée à un grand quotidien polonais, cet opposant pro-européen explique pourquoi il faut saisir la moindre occasion de se faire connaître des électeurs.

 

z5556070X.jpgOn peut s'attendre, une fois encore, à la victoire des hommes du président Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis dix-huit ans, lors des législatives du 23 septembre. Le scrutin est ouvert à l'opposition, mais plusieurs figures de la société civile n'ont pas pu se présenter. Certains, comme Mykola Statkevich, croupissent en prison ; d'autres, comme Vladimir Niakliaev, leader de l'initiative Govori pravdou ! [Dis la vérité !] se trouvent toujours sous le coup d'une condamnation et sous surveillance. Une partie de l'opposition qualifie le scrutin de farce électorale et appelle au boycott.

Alexandre Milinkevitch, candidat à la présidentielle de 2010, a vu sa candidature rejetée au motif “d'irrégularités” sur ses listes de signatures de ses soutiens. Il explique pourtant pourquoi il est important de participer à cette élection. La campagne électorale est une bonne occasion de se faire connaître auprès les électeurs de plus en plus désorientés.

GAZETA WYBORCZA 

 

Partisan d'un dialogue avec le régime, vous vous êtes probablement dit que le pouvoir allait vous permettre de vous présenter...

ALEXANDRE MILINKEVITCH Les graphologues du ministère de l'Intérieur ont trouvé que certaines dates, sur mes listes de signatures  avaient été apportées par une autre main que celle des signataires. Nous savions que le pouvoir allait être très scrupuleux sur ce point, c'est pourquoi nous avons vérifié chacune des signatures. On a aussi remis en cause ma déclaration de patrimoine. J'ai déclaré ma maison, mais pas la parcelle sur laquelle elle est construite. Elle appartient à l'Etat, c'est pourquoi je ne peux pas la posséder...

 

Avant de vous présenter, vous avez dénoncé un scrutin inéquitable. Est-ce une raison pour le boycotter ? 3108-belarus

Je ne collabore pas avec le régime. Mais je considère que répéter sans cesse que Loukachenko n'est pas un démocrate n'apporte rien de nouveau Le boycott est moralement beau, mais qu'apporte-t-il ? Il faut se rappeler que l'opposition n'est pas suffisamment forte pour convaincre les citoyens de ne pas voter. Nous devons leur montrer que nous représentons une alternative. En me présentant au scrutin, j'ai pu organiser des réunions et m'exprimer sans avoir peur de me faire arrêter.

Il y a de plus en plus de monde à ces réunions. J'ai serré la main à plus d'un millier de personnes au moins. Nous avons discuté. J'ai vu un découragement généralisé, une impuissance et un manque de confiance dans l'Etat, dans l'opposition et dans eux-mêmes. Lors de précédentes élections, Loukachenko avait promis d'augmenter les salaires, il a fait marcher la planche à billets et la grande crise a frappé juste après. Aujourd'hui, il fait de nouvelles promesses. Mais les gens savent comment ça va finir. Les prix vont grimper. Selon les derniers sondages, 41 % des Biélorusses veulent émigrer.

 

La perception de l'opposition dans la société a-t-elle changé ?

Durant des années, c'était en noir et blanc. Les partisans de Loukachenko haïssaient l'opposition, il y avait des actes d'agression lors des meetings. Cette fois-ci, ça a été différent. Les mêmes personnes sont désormais prêtes à accorder à l'opposition la liberté de s'exprimer. Certains parmi eux m'ont dit : "Nous ne partageons pas vos opinions, mais nous allons voter pour vous parce que vous donnez l'occasion de dialoguer." C'est un très bon signe. En revanche, je suis inquiet quant au pessimisme omniprésent et à l'apathie. C'est un état très dangereux, car la nation doit s'unir pour pouvoir surmonter les difficultés, et mettre en place les réformes sans lesquelles la Biélorussie va disparaître.

 

La société connaît-elle au moins votre programme de réformes ?

Selon les sondages, presque 40 % des citoyens en ont entendu parler. Nous l'avons élaboré avec les meilleurs experts biélorusses. Nous voulons aussi profiter de l'expérience des nouveaux pays membres de l'Union européenne et montrer la lumière au bout du tunnel : regardez, ils ont réussi.

 

Pour le moment, c'est encore une tentative de libéralisation qui approche. Le jeu de Loukachenko avec l'Occident prend un caractère cyclique. Il libère les prisonniers politiques, reçoit de l'argent, tire la langue à Poutine, puis met à nouveau tout le monde derrière les barreaux. Ce jeu mène-t-il quelque part ?

Notre but, ce sont les changements démocratiques en Biélorussie. On peut discuter de tactique. L'UE constitue un contrepoids à la Russie, et la Russie est une menace sérieuse pour notre pays. Je ne vois pas d'autre possibilité que de rouvrir les relations avec l'Occident. Nous devrions lutter non pour "démocratiser" Loukachenko, mais pour "européaniser" la Biélorussie. La victoire sur les esprits sera la fin la dictature.

 

Vous vous rangez alors du même côté que Loukachenko ?

Lui, il se bat pour le maintien de son pouvoir. Nous, pour la Biélorussie. Beaucoup disent : on se bat pour qu'il n'y ait plus de Loukachenko. Et moi je dis : pour que la Biélorussie existe. On devrait se rendre indépendant du point de vue économique. Notre population est instruite et travailleuse. Nous avons une chance réelle de remonter la pente. Mais pour procéder à des changements profonds, nous avons besoin du soutien de l'UE.

 

De l'autre côté, la Russie grignote de plus en plus l'économie biélorusse.  Avec la vente de la compagnie Beltransgaz, on commence à dire qu'il n'y aura bientôt plus grand-chose au nom de quoi se battre.
La Russie insiste pour introduire le rouble russe en Biélorussie, ce qui signifirait la fin de l'indépendance. Notre économie dépend surtout des prix du gaz et du pétrole russes, et de nos exportations vers la Russie. Mais l'Europe n'a pas perdu la bataille pour la Biélorussie. Nous ne voulons pas de banditisme russe, de guerres russes, de division entre oligarques et pauvres, et d'intolérance.Nous devons vivre en bons voisins avec la Russie, mais être chez nous en Biélorussie. Loukachenko le comprend, car céder l'économie nationale à la Russie signifie la fin de son pouvoir. La démocratie viendra tôt ou tard.

Partager cet article
Repost0
2 septembre 2012 7 02 /09 /septembre /2012 13:27

Source : Ria Novosti 27/08/12

 

prix sakharov

Le parlement européen pourrait décerner le Prix Sakharov pour la liberté de l'esprit au défenseur biélorusse des Droits de l'homme Ales Beliatski, incarcéré en Biélorussie, a annoncé lundi le site d'information sur les politiques européennes EurActiv.

"La collecte des signatures en faveur de l'octroi du Prix Sakharov pour la liberté de l'esprit au défenseur des droits de l'homme biélorusse Ales Beliatski a commencé au parlement européen qui reprend ses activités", a rapporté le site.

Le président du Centre de défense des droits de l'Homme "Viasna", interdit en Biélorussie depuis 2003, et académicien biélorusse Ales Beliatski a été condamné fin novembre 2011 à 4,5 ans de prison pour évasion fiscale à grande échelle. Le Conseil de l'Europe a dénoncé sa condamnation et a réclamé sa libération immédiate en novembre dernier.

Pour le moment, il n'y a pas d'autres candidats pour le Prix Sakharov 2012, selon EurActiv. Chaque candidature doit recueillir au moins 40 signatures de soutien avant le 12 septembre pour être examinée par la commission parlementaire des affaires étrangères et la commission du développement.

Un autre militant biélorusse, Alexandre Milinkevitch, a déjà reçu le Prix Sakharov en 2006.

Créé en 1988, le Prix Sakharov récompense des personnalités ou des collectifs qui s'efforcent de défendre les droits de l'homme et les libertés fondamentales, selon le site officiel du parlement européen. Le prix est officiellement remis par le président du parlement européen lors de la session plénière de décembre, à la date la plus proche possible du 10 décembre, jour anniversaire de la signature de la Déclaration universelle des droits de l’homme par les Nations Unies en 1948. Le lauréat du Prix Sakharov reçoit un certificat et la somme de 50 000 euros.

Prix Nobel de la paix en 1975, le physicien russe Andreï Sakharov (1921-1989) est l'inventeur de la bombe à hydrogène. Inquiet des conséquences de ses travaux sur le futur de l'humanité, il a cherché à faire prendre conscience du danger de la course aux armes nucléaires et a obtenu la signature du Traité contre les essais nucléaires en 1963. Considéré en URSS comme un dissident, il a créé un comité pour la défense des droits de l'homme et la défense des victimes politiques.

 

Article précédent sur le même sujet

Partager cet article
Repost0
17 août 2012 5 17 /08 /août /2012 19:18

Source : LeParisien / AFP 12/08/12

 

2122816_photo-1344788919885-1-0_640x280.jpg

Des opposants bélarusses parmi lesquels Alexandre Milinkevitch ont collecté des signatures dimanche à Minsk pour une pétition demandant la libération des "prisonniers " dans ce pays dirigé d'une main de fer par le Alexandre Loukachenko.
Au de cette action spontanée près d'un marché de la capitale, plusieurs opposants ont recueilli 150 signatures pour une pétition demandant la libération des "prisonniers politiques", notamment Nikolaï Statkevitch, candidat à la présidentielle de 2010, qui a eu 56 ans dimanche, a indiqué à l'AFP M.

Milinkevitch, l'une des grandes figures de l'opposition bélarusse.
M. Statkevitch purge une peine de six ans de détention dans un camp à régime sévère. Il avait été condamné en mai 2011 pour "organisation de troubles massifs à l'ordre public" après une manifestation de l'opposition fin 2010 contre la réélection controversée de M. Loukachenko, au pouvoir depuis près de 18 ans dans cette ancienne république soviétique.
De nombreux participants avaient alors été interpellés à l'issue de cette manifestation violemment dispersée par la police et condamnés par la suite à des peines de détention.
"Nous disons que la solidarité est notre principale arme, nous luttons pour la libération de tous les prisonniers politiques", a ajouté M. Milinkevitch au cours de cette collecte de signatures ne nécessitant pas d'autorisation des pouvoirs publics.
"Nous allons répéter cela inlassablement, car il est très important que le gens voient qu'il ne faut pas avoir peur, il faut se battre", a encore dit M. Milinkevitch, candidat à la présidentielle de 2006 et lauréat la même année du prix Sakharov du Parlement européen pour la liberté d'expression.
Le Bélarus fait l'objet de sanctions occidentales en raison de la répression et des arrestations d'opposants qui se sont multipliées après la réélection de M. Loukachenko à la présidence en décembre 2010 avec plus de 80% des voix, l'opposition dénonçant des fraudes massives.

Partager cet article
Repost0
4 août 2012 6 04 /08 /août /2012 11:00

Source : Le Monde

 

 

Ales Bialiatski, défenseur des droits de l'homme biélorusse, s'est fait arrêté à Minsk il y a tout juste un an. Décidé à mettre fin à ses activités, le régime de Loukashenko a accusé Ales d'évasion fiscale et l'a condamné à quatre ans et demi de prison à la suite d'un procès inique. La communauté internationale avait alors vivement critiqué cette condamnation et appelé les autorités biélorusses à libérer Ales. En vain...

 

ales-bialiatski-49-ans-dans-un-tribunal-de

Cela fait donc un an qu'Ales Bialiatski, président du Centre des droits de l'homme, Viasna, et vice-président de la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH), croupit dans la colonie pénitentiaire de la ville de Bobrouisk. Les conditions de détention en Biélorussie ont toujours été très difficiles, mais les autorités s'appliquent à les rendre plus dures encore pour Ales depuis quelques semaines. Sa femme, seule personne de son entourage autorisée à pouvoir venir le voir en prison, s'est vue restreindre le nombre de ses visites. Désormais, les détenus qui lui adressent la parole sont soumis à des sanctions. En juillet, Ales Bialiatski a une nouvelle fois été réprimandé, devenant ainsi aux yeux de l'administration pénitentiaire un "contrevenant récidiviste". Son tort : s'être endormi habillé sur son couchage alors qu'il était malade. Un geste dérisoire aux lourdes conséquences. Car avec ce nouveau statut de "contrevenant récidiviste", Ales n'a pas pu bénéficier de l'amnistie accordée en juillet à l'occasion de l'anniversaire de l'indépendance de la Biélorussie.

Ales n'est pas la première victime du harcèlement judiciaire et psychologique exercé par les autorités. Les candidats à la présidentielle de 2010 en ont presque tous fait les frais. Sept d'entre eux ont été arrêtés au lendemain de l'annonce des résultats. Le régime les a accusés de "troubles massifs à l'ordre public". Sous la pression de la communauté internationale, certains ont été libérés, d'autres ont du adresser une demande de pardon au président Loukashenko. C'est le cas d'Andreï Sannikov, l'un des principaux opposants, qui n'a retrouvé la liberté qu'en avril 2012. Mikola Statkevich, candidat pour le Belarusian Social Democratic Party, se trouve, lui, toujours derrière les barreaux. Il refuse de demander pardon.

La répression post-électorale de 2010 avait surpris le monde entier par sa brutalité et son ampleur. Un an et demi plus tard, les manœuvres anti-démocratiques se multiplient. De nouvelles lois liberticides ont été adoptées pour interdire les manifestations et asphyxier les associations. Les locaux de l'organisation Viasna, fondée et dirigée par Ales, devraient prochainement être saisis, ce qui laisserait la société civile biélorusse orpheline de l'une de ses plus grandes organisations de défense des droits humains.

Depuis plusieurs mois, le gouvernement de Loukashenko tente de convaincre la communauté internationale, et tout particulièrement l'Europe, d'alléger les sanctions prises à son encontre. Mais l'Union européenne doit rester ferme et conditionner le rétablissement du dialogue à la libération de tous les prisonniers politiques. Les remises en liberté sporadiques, qui permettent au régime de négocier et limiter les sanctions de l'UE contre lui, ne sauraient suffire. Treize personnes sont encore enfermées pour leurs opinions politiques ou leur activité militante, sans que Minsk ne semble décidé à y changer quelque chose. Un autre exemple s'il en faut : la loi d'amnistie signée par Loukashenko en juillet contient délibérément des clauses excluant tous les prisonniers politiques.

Cet été, le Conseil des droits de l'homme des Nations unies a adopté une résolution établissant un rapporteur spécial sur la situation des droits humains en Biélorussie. Seuls des pays tels que l'Iran, la Birmanie et la Syrie avaient jusqu'à présent fait l'objet d'une telle mesure. C'est maintenant au tour de l'Union européenne d'agir. Car si les sanctions prises au printemps à l'encontre des personnes soutenant financièrement le régime sont un signal fort, l'UE doit encore aller plus loin et adopter une approche cohérente combinant des sanctions visant les "portes-monnaies" du régime et les entreprises européennes qui investissent en Biélorussie. Sur ce dernier point, l'UE devra être intransigeante. La légitimité de son discours et de son action ne saurait être mise à mal par des Etats qui privilégieraient leurs intérêts économiques.

Trois jours avant sa mort, l'ex-président tchèque, Vaclav Havel, avait envoyé une lettre à Ales en prison. Il lui avait souhaité du courage et cité l'exemple de son pays comme source d'espoir. C'est un passage de flambeau à Ales pour poursuivre sa lutte pour la dignité humaine, mais aussi un message pour l'Europe et la communauté internationale pour que leur appui soit fort, visible et uni face à la répression. C'est de cela que dépend aujourd'hui le sort d'Ales Bialiatski et de la société civile biélorusse ; mais aussi le sort de l'Europe.

 

 

 

 Article précédent sur le même sujet

 

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Actualité de Biélorussie
  • : Jeune passionné par l'Europe de l'Est, je prends le temps de réunir l'essentiel de l'actu francophone sur la Biélorussie. L'objectif éviter que ce pays reste "un trou noir informationnel"...
  • Contact

Recherche

Catégories

devenir contributeur du blog ? Inscrivez-vous !

rendez-vous à la rubrique contact